Les bibliothèques saluent l’entrée en vigueur du Traité de Marrakech

Les bibliothèques jouent un rôle déterminant pour le flux de connaissances qui relie les créateurs et les utilisateurs. Tout en respectant les droits des auteurs, leur mission est de donner à tous la possibilité, indépendamment de leur  statut économique ou social, d’avoir accès aux produits de la science et de l’imagination. Et ce sont les groupes de personnes les plus vulnérables – parmi lesquels les déficients visuels – qui ont le plus besoin de ce service.

Le Congrès mondial des bibliothèques et de l’information (CMBI) 2016  s’achèvera six semaines exactement avant l’entrée en vigueur du Traité de Marrakech,  le 30h septembre. Ce traité engage ses signataires à créer la possibilité de produire et de proposer des livres accessibles aux aveugles, aux déficients visuels et aux autres usages souffrant de handicaps visuels, y compris transfrontières. Il n’existe aucun traité sur le droit d’auteur signé sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) qui au cours des quarante dernières années ait atteint son objectif aussi rapidement.

Le traité, et son entrée en vigueur rapide, représentent une avancée majeure  pour les déficients visuels, libérant l’accès au savoir et à la créativité à travers le monde.  Le travail des bibliothèques – celui des délégués de l’IFLA qui ont fait pression pour obtenir un accord à l’OMPI, et des bibliothécaires  qui ont milité pour des avancées au niveau national – a joué ici un rôle déterminant.

Le CMBI 2015 est par conséquent une occasion à la fois de célébrer ce succès, et de faire des plans pour l’avenir. La Section de l’IFLA des Bibliothèques pour les déficients visuels (Libraries Serving Persons with Print Disabilities, ou LPD) a organisé une session mettant en évidence les cas où il existe déjà des documents accessibles au-delà des frontières. Le traité de Marrakech devrait permettre de faciliter et d’étendre cette pratique.

Cette Section a également organisé une réunion satellite sur la manière dont les bibliothèques, au jour le jour, peuvent améliorer leur offre en la matière. Alors que de nombreux pays disposent  déjà de lois afin de permettre cela, la ratification de ce traité permettra de disposer de normes là où c’est nécessaire.

En parallèle, la session organisée par le  Comité consultatif sur le droit d’auteur et autres sujets juridiques (Advisory Committee on Copyright and other Legal Matters, ou CLM) a permis d’informer ses participants des réformes en cours qui rendent possible  le travail des bibliothèques du monde entier. Les règles qui permettent que le droit d’auteur n’isole personne, quel que puisse être son handicap, figurent au plus haut des priorités des bibliothèques, que cela soit au niveau national ou international. 

Tandis que l’entrée en vigueur du traité approche, l’IFLA exhorte les gouvernements de tous les pays à se joindre à ce mouvement et à faire voter les lois nécessaires à sa ratification, afin de permettre aux bibliothécaires de proposer le meilleur accès possible au savoir.